Maxime Place, alumni du parcours Traduction audiovisuelle et accessibilité (TAVA)« Je passe du jeu vidéo postapocalyptique au doublage de sitcom, à un sous-titrage sur la photo new yorkaise… On ne s’ennuie (presque) jamais »
Nous poursuivons notre série de portraits d'alumnis avec celui de Maxime Place, diplômé du parcours Traduction audiovisuelle en 2020 !
En quelle année as-tu obtenu ton diplôme ?
J’ai eu mon diplôme en 2020. À la base, je visais le sous-titrage et la traduction de jeux vidéo (qui n’était pas encore enseignée à l’ITIRI), puis j’ai découvert la voice over, puis le doublage durant mon stage et ça m’a tout de suite beaucoup plu.
Combien d'années d'expérience as-tu aujourd'hui ?
J’entamerai ma 5e année en tant qu’adaptateur en janvier prochain. J’ai travaillé sur des projets divers et variés, car je m’intéresse presque à tous les domaines de la traduction audiovisuelle : doublage, sous-titrage, voice over, SME, traduction de jeux vidéo… Il y a des disciplines qui me plaisent plus que d’autres, mais j’aime bien varier. J’ai travaillé sur pas mal de choses, évidemment on commence beaucoup sur de la téléréalité, du soap et de la sitcom, mais j’ai aussi eu l’occasion de faire de jolis documentaires ARTE, de l’animation et même d’écrire la VF d'un petit film d’horreur qui est sorti au cinéma en Belgique (Malum de Anthony DiBlasi).
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Comme je le disais, la variété qu’on peut retrouver dans les projets. Je passe du jeu vidéo postapocalyptique au doublage de sitcom, à un sous-titrage sur la photo new Yorkaise… On ne s’ennuie (presque) jamais, quand on arrive à ne pas connaître trop de périodes creuses. Même des téléréalités un peu « basses du front » peuvent parfois être drôles à écrire si on a le droit de se lâcher un peu à l’adapt.
Étant donné que je suis à l’ATAA depuis mes débuts, j’ai également l’occasion d’intervenir dans les facs pour présenter l’asso et les métiers, et ça me plaît de pouvoir rencontrer des jeunes qui veulent se lancer et ont autant de questions que moi à mes débuts. Je donne parfois aussi un petit cours de jeux vidéo, et chaque année j’ai des supers idées de traductions sur les exercices que je donne. Ça reste toujours formateur de se confronter à des (futurs) collègues.
As-tu une anecdote sur tes années à l'IEMT (ex-ITIRI) ?
Je pense que mon cours préféré était évidemment le sous-titrage, parce que j’ai vraiment découvert tout un art que je ne connaissais pas, et j’ai commencé à essayer d’aller au plus simple dans mes traductions.
Une anecdote sympa, c’est que je suis en couple depuis 5 ans avec mon ancienne voisine de table en salle TAVA, on a un appart ensemble et un gros chat qui s’appelle Archibald. Comme quoi, la traduction, ça crée du lien…
Thibault Messager, alumni du parcours traduction audiovisuelle« J’ai beaucoup travaillé pour 6Play, pour Paramount+ et plus récemment pour Netflix. »
En quelle année as-tu obtenu ton diplôme ?
J’ai obtenu mon diplôme en 2020 avec l’anglais et l’italien comme langues de travail. Je suis donc de la « promo Covid » originelle.
Quel était le domaine de la traduction visé ?
Je voulais absolument faire de la traduction audiovisuelle pour sous-titrer des séries ! C’était vraiment ma motivation principale. Petit, je me suis abruti à regarder les classiques de mon époque et finalement, ça n’a pas beaucoup changé…
Combien d'années d'expérience as-tu aujourd'hui ?
Aujourd’hui, j’en ai un peu plus que quatre. J’ai créé mon entreprise individuelle juste avant la pandémie de Covid.
Sur quels types de projets et pour quels types de clients as-tu travaillé ?
Je collabore principalement avec des agences de traduction audiovisuelle ou des boîtes de postproduction pour lesquelles j’écris des sous-titres. J’ai beaucoup travaillé pour 6Play, pour Paramount+ et plus récemment pour Netflix.
En quatre ans, j’ai pu sous-titrer tous types de vidéogrammes : films, séries, documentaires, beaucoup de téléréalité (eh oui…), reportages, tutos et même des pubs ! Mon plus beau projet a été de traduire une série de zombies pour le festival de Cannes Séries en 2022 et de pouvoir monter les fameuses marches grâce à lui.
Mais je ne fais pas que ça. Il m’arrive également d’interpréter pour le commissariat central de Strasbourg (en anglais et en italien). Et pour la Librairie Kléber.
Je suis aussi intervenu à l’IEMT dans les classes de traduction audiovisuelle pour parler sous-titrage et création d’entreprise. D’ailleurs, j’espère pouvoir continuer à le faire, les étudiants qui m’ont eu savent que j’adore lancer des Schoko-Bons à travers la salle !
J’ai également monté un espace de coworking au centre-ville de Strasbourg, l'Atelier Mad, destiné aux freelances (traducteurs ou non), situé juste derrière la place Broglie. On dispose d’un espace partagé où les indépendants peuvent venir à la demi-journée, à la journée ou à la semaine. C’est hyper pratique pour rencontrer des gens quand ton métier consiste à rester devant ton PC.
Et enfin, avec l’aide de plusieurs ami·es et collègues du secteur de la traduction et de l'interprétation, nous avons pu créer l’Association des Traducteurs et Interprètes d’Alsace (ATIA) cette année, que j’ai d’ailleurs la chance de présider. Elle a pour but d’organiser des événements festifs et conviviaux où tout le monde peut se retrouver pour échanger sur le métier et pour réseauter autour d’un verre. Elle est ouverte aux professionnels et professionnelles, comme aux étudiant·es, moyennant quelques sesterces. On a déjà un tas d’idées pour les prochains événements, ça va être le feu !
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Ce qui me plaît dans cette profession, c’est la diversité. Bien que je traduise essentiellement de la vidéo, chacune de ces vidéos traite d’un sujet différent et apporte son lot de défis spécifiques. C’est toujours un plaisir d’apprendre des choses en traduisant un documentaire ou de rire en sous-titrant une sitcom. Évidemment, ce serait mentir de dire que c’est beau et passionnant tous les jours, mais je reste à 99 % convaincu de mon choix de carrière.
Mais ce que je préfère dans tout ça, c’est pouvoir échanger sur le métier ou les techniques de chacun. Demander un avis ou de l’aide à un collègue face à un problème de traduction. Ça engage une conversation qui peut elle-même lancer un débat. Et ça permet aussi de s’entraîner à trouver de bons jeux de mots, parfois.
As-tu une anecdote sur tes années à l'ITIRI ?
Hmmmm… J’en ai plein, mais surtout des private jokes qui ne feront rire que moi ou mes collègues de promo.
En revanche, je peux parler du syndicalisme de ma promo pour faire poser un micro-ondes dans la cafét'. Des t-shirts incroyables de M. Caschelin. Du fou rire dans un cours de M. Freudenreich qui a bien failli me sortir de classe cette fois-là. De la bienveillance de M. Bassole. Des extraordinaires cours d’italien qui m’ont été dispensés pendant deux ans. De ma dépression nerveuse le jour de l’épreuve marathon. Du très long, mais très pratique cours sur la ponctuation française de M. Tronchot. Enfin bref… avec le recul, j’ai passé d’excellentes années, alors merci !
Acceptes-tu d'être contacté par des personnes qui veulent faire de la traduction audiovisuelle leur métier ?
Évidemment ! Toujours là s’il faut aider.
Vous pouvez contacter Thibault sur LinkedIn.
Découvrez l'Association des Traducteurs et Interprètes d'Alsace (ATIA) !
Melina Arellano Corte, alumni du parcours traduction professionnelle« Je travaille à mon compte depuis septembre 2015 »
Nous poursuivons notre série de portraits d'alumnis avec celui de Melina Arellano Corte, diplômée du parcours « Traduction professionnelle, domaines de spécialité » en 2012 !
En quelle année as-tu obtenu ton diplôme ? Quel était le domaine de la traduction visé ?
En 2012. C’était dans le parcours « traduction professionnelle », si je me souviens bien, à l’époque il y avait le choix entre traduction audiovisuelle, littéraire et professionnelle en M2, mais en tant que non-francophone la seule option possible était la professionnelle, qui correspond à ce qu’on appelle la traduction pragmatique aujourd’hui. À cette époque, je ne savais pas encore dans quel domaine je voulais me spécialiser.
Combien d'années d'expérience as-tu aujourd'hui ? Peux-tu nous expliquer, en quelques lignes, sur quels types de projets et pour quels types de clients tu as travaillé ?
Je travaille à mon compte depuis septembre 2015, donc presque 9 ans d’expérience à temps plein.
Jusqu’ici, j’ai travaillé sur des projets de traduction et de transcréation/localisation de :
- Sites vitrine pour des hôtels, restaurants, parcs d’attraction, parcours de golf, centres de loisirs, articles pour la maison…
- Sites d’e-commerce, fiches produits, articles de blog
- Applis de jeux, bien-être et voyage
- Publicités sur les réseaux sociaux
Mes clients : agence de traduction, agence de communication, développeur·euse d’appli, propriétaire de lieux d’hébergement touristique.
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
J’aime le coté multiculturel de ce métier, être en contact constant avec mes langues de travail et avec des gens qui les parlent. J’aime aussi les défis créatifs, lorsque je fais des recherches sur le public cible afin de trouver la traduction qui correspond le mieux à leur culture et attentes, ou lorsque je dois trouver une adaptation qui transmette le même message ou ressenti dans l’autre langue.
As-tu une anecdote sur tes années à l'ITIRI ? (ambiance, anecdote spécifique, cours préféré à l'époque...)
Je pense que mon meilleur souvenir c’était l’ambiance multiculturelle, par exemple en cours de FLE, nous étions entre personnes « allophones », c’est-à-dire dont la langue maternelle n’était pas le français, et j’ai pu rencontrer et échanger après les cours avec des personnes d’autres pays : Roumanie, Pologne, Irlande, Russie, Colombie, Espagne, États-Unis… J’ai aussi pu découvrir d’autres variantes de l’espagnol, ma langue maternelle, et approfondir mes connaissances à son sujet, l’étudier et la maitriser activement.
Sans surprise, mon cours préféré était le cours de FLE, car non seulement les échanges interculturels étaient riches, mais les contenus proposés par l’enseignant (M. Volclair) l'étaient tout autant : nous avons fait des cours sur le verlan et le français familier (je me rappelle très bien avoir travaillé sur le sketch de Kévina d’Eli Semoun), mais aussi sur le français juridique et soutenu. Je pense que c’est à cette époque que mon niveau de français s’est consolidé.
Claire Marcel, alumni en traduction audiovisuelle « Le travail du traducteur audiovisuel est avant tout un travail d’auteur »
Nous commençons notre série d'entretiens avec Claire Marcel, de la promotion 2023 !
En quelle année as-tu obtenu ton diplôme et quel était de domaine de la traduction visé ?
J’ai obtenu mon diplôme en février 2023 (année universitaire 2022-2023), après une première année de traduction « générale », suivie d’une seconde année de spécialisation en traduction audiovisuelle. C’est cette spécialité qui m’a amenée à rejoindre l’ITIRI.
Combien d'années d'expérience as-tu aujourd'hui ? Peux-tu nous expliquer sur quels types de projets et pour quels types de clients tu as travaillé ? Ou si tu es salarié(e), quels types de postes tu as exercés ?
J’ai commencé à travailler en freelance en octobre 2023, suite à mon stage de fin d’études. Donc ça ne fait pas encore un an, mais ces quelques mois ont été riches en apprentissage ! Pour le moment, je n’ai pu travailler qu’en sous-titrage multilingue (de l’anglais vers le français) pour des laboratoires de post-production et localisation. Cependant, je cherche à faire du voice-over ma deuxième spécialité car j’y ai été formée ici et c’est une discipline qui me plaît. En ce qui concerne la nature des projets sur lesquels j’ai pu travailler jusqu’à présent, elle est double : adaptation (traduction et écriture du sous-titrage) et services techniques (recalage/mise en conformité de fichiers de sous-titres, repérage, transcription et réalisation de spotting lists). Tout type de travail confondu, j’ai pu travailler sur de la fiction, du documentaire, de la téléréalité et des vidéos culturelles (notamment destinées à des expositions au Centre Pompidou).
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Beaucoup de choses ! Mais je dirais pour commencer que la traduction est une discipline, un métier, qui requiert de la curiosité, qu’importe votre spécialisation. Que vous soyez traducteur littéraire, juridique, technique ou audiovisuel, il faut avoir soif de connaissance, être prêt à faire un travail de recherche conséquent, à chercher la petite bête tant sur le contenu (ce que vous traduisez) que la forme (comment vous traduisez). Et parce qu’il faut être curieux, persévérant mais qu’on ne peut pas être expert en tout, on en apprend tous les jours. Ça vous rend humble, surtout au début.
En ce qui concerne l’audiovisuel, cela ne se limite pas aux recherches que l’on doit faire si l’on travaille sur un documentaire, non. Vous devez écrire le doublage d’un téléfilm policier ou le sous-titrer ? À vous les équivalences de grade de police et les recherches en balistique ! C’est un poil caricatural mais voilà, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. La traduction, c’est aussi un apprentissage constant sur le plan technique, nos compétences. Et je trouve que c’est particulièrement vrai en traduction audiovisuelle, où le jeune traducteur doit naviguer entre maîtrise de son logiciel chéri, normes voulues par le client (ainsi que ses petites préférences) et justesse linguistique (on redécouvre parfois la grammaire !)… Et tout cela dans les règles de l’art. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte.
Enfin, je pense que le métier de traducteur de l’audiovisuel est aujourd’hui, plus que jamais (notamment avec l’émergence des technologies de l’IA), vital. C’est un métier de passion, méconnu du grand public mais qui pourtant est un maillon essentiel dans la chaîne de distribution de contenu ou œuvre audiovisuels sur notre territoire. Une œuvre cinématographique est une entité à part entière. Vient s’y superposer la création du traducteur afin d’offrir au spectateur une main tendue sur le chemin de la compréhension. Libre à lui ou non de la saisir ensuite, selon ses besoins. Le travail du traducteur audiovisuel est avant tout un travail d’auteur. C’est une adaptation, une (ré)écriture. Je trouve cette dimension créative particulièrement stimulante. Il faut réussir à retransmettre le sens et l’esprit dans le périmètre des normes et en prenant en compte les spécificités culturelles et linguistiques. C’est un véritable défi. Mais c’est très gratifiant. Quand votre travail est achevé, livré au client puis diffusé, vous pouvez vous dire que vous avez activement contribué à la vie de l’œuvre dans votre pays. Et ça, c’est beau !
As-tu une anecdote sur tes années à l'ITIRI ? (ambiance, anecdote spécifique, cours préféré à l'époque...)
Houlà ! Les anecdotes se comptent sur bien plus que les doigts d’une main. Mais les deux années que j’ai passées à l’ITIRI ont été mes plus belles, scolairement. C’est une super école, avec une petite équipe pédagogique et administrative. C’est très convivial, à l’image de la ville de Strasbourg. De ce fait, on a une relation plus directe avec les enseignants et puisqu’ils sont tous des professionnels, on nous informe aussi sur les réalités du métier, qui ne sont pas toujours évidentes ou faciles. La taille de la structure et le label professionnel de cette formation vous donne aussi un sentiment d’appartenance. Je pense que c’est important, pour se sentir bien dans ses baskets et ses études.